Kaddour Fattoumi
La présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach a affirmé samedi à Fès que le conseil a adressé dernièrement un mémorandum à la chambre des représentants pour l’amendement de plusieurs dispositions du code pénal dont celles relatives aux libertés individuelles en vue de la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage et l’avortement volontaire qui ne portent aucune atteinte à la vie publique ou à l’ordre général.
Intervenant lors d’une conférence-débat sur « Les droits de homme et les libertés individuelles » organisée au campus HEM Fès dans le cadre de son Université Citoyenne, Amina Bouayach a relevé que les prisons au Maroc sont remplies de détenus dont de jeunes femmes purgeant des peines d’un mois à deux ans ou plus pour adultère, avortement clandestin ou autres délits qui ne méritent pas la privation de libertés.
Elle a insisté sur le fait que le CNDH œuvre pour la protection des droits humains et des libertés publiques en respect des conventions internationales des droits humain et du droit international humanitaire auxquels le Maroc a adhéré.
La présidente du CNDH a, ensuite, précisé que quelque 800 jeunes femmes meurent chaque année au Maroc à la suite d’avortements et 24 bébés nés hors mariage sont abandonnés chaque jour dans la rue ou jetés dans les poubelles, soit un total de 8.760 nouveaux- nés par an. Elle a fait état, a ce propos, d’enfants mineurs qui se trouvent à l’étranger « vendus » , exploités et leurs droits bafoués et violés par des réseaux criminels.
La communauté internationale est exposée actuellement à de nouveaux défis avec la prolifération des réseaux sociaux , au phénomène de fake news et intox , aux nouvelles questions d’atteinte aux libertés individuelles , soulignant qu’un forum international se tiendra prochainement à Paris pour l’examen de la question de « La prévention contre les violations des droits humains » et la lutte contre le crime organisé, les groupes ou factions « non-étatiques » et terroristes, l’immigration et le droit d’exil politique et contre d’autres atteintes aux droits des minorités ethniques et religieuses.
Elle a ensuite assuré que plus d’une dizaine de propositions ont été soumises par le CNDH au parlement pour l’amendement du Code pénal concernent la criminalisation de la torture, des atrocités de la guerre, des crimes de génocide et l’abrogation de la peine de mort.
Le présidente du CNDH a rappelé que durant les 20 dernières années, le Maroc a enregistré de gros progrès dans la promotion des droits de l’homme et de la femme surtout avec l’institution de l’Instance Equité et Réconciliation, les importantes révisions de la constitution et du code pénal, l’adoption d’un nouveau code de la presse et de l’édition.
L’espace des libertés publiques s’est nettement élargi avec la multiplication des manifestations et sit-in populaires avec ou sans autorisation des autorités, a-t-elle assuré, soulignant que 20 mille manifestations sont recensés chaque année parfois suscités et provoqués par des appels sur les réseaux sociaux. .
Et d’ajouter que la stratégie adoptée par le CNDH depuis 2019 privilégie « la qualité » sur « la quantité » et favorise les « 3 P » à savoir : « la Prévention, la Protection et la Promotion des droits de l’Homme et de la femme et des droits économiques et sociaux des individus et de la société.
Au terme de cette conférence qui s’est déroulée en présence notamment du président de la commission régionale de défense des droits de l’homme, Abderrahim El Amrani, , la présidente du CNDH a répondu aux questions de l’assistance relatives aux libertés individuelles dont les relations sexuelles hors mariage, la rupture du jeun en public et l’avortement volontaire pour des raisons multiples sociale, sanitaire ou psychiques rappelant que le CNDH , est une institution compétente qui contribue à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les conventions internationales relatives aux droits de l’homme et adoptées par le royaume.
Kaddour Fattoumi
المصدرjournal alarabetv