Kaddour Fattoumi
‘‘Femmes suspendues” ou ”Mouaallaqat” , film documentaire qui traite des femmes marocaines en instance de divorce a été débattu, jeudi à la salle de cinéma au Dawliz, avec la participation de plusieurs cinéastes et journalistes
Ce documentaire en compétition pour un prix de la catégorie au Festival International du Film de Femmes de Salé (FIFFS) est l’œuvre de la réalisatrice marocaine Merième Addou qui est titulaire d’une licence de droit privé et d’un master de cinéma documentaire. En 2006, elle participe au tournage de nombreux films pour le compte de plusieurs chaines de télévision internationales
Ce film de 73 minutes décrit le combat de Ghita, Latifa et Saadia ,trois femmes abandonnées par leurs époux. Apres des années d’attente interminable , elles se tournent vers la justice pour demander le divorce et sortir de la situation de ” Mouaallaqat”’ni mariées ni divorcées
La réalisatrice a expliqué qu’elle a cherché à réaliser ”un film institutionnel’ axé sur la procédure du divorce pour marquer le dixième anniversaire de l’adoption de la Moudawwana. Elle a interviewé des femmes marocaines notamment à Beni-Mellal qui compte de nombreux cas de divorce en instance. Sur proposition d’un juge de tribunal , elle a rencontré les femmes à Ain Asserdoun , qui ont parlé devant la caméra d’une manière spontanée. La justice est vilipendée et décriée par les femmes ”Mouaallaqat” qui trouvent d’énormes difficultés à se séparer d’une manière legale de leurs maris
La réalisatrice a comptabilisé 60 heures de tournage pour en extraire seulement 73 minutes, le documentaire ayant traité , assure-t-elle , de ”situations réelles et sans fard”
‘’Mare’’ , sorti en 2020 , d’une durée de 84 mn est le deuxième film documentaire en compétition débattu en présence de la réalisatrice croate, Andrea Staka qui vit à Zurich en Suisse, pays dont le cinéma est ‘’invité d’honneur’’ du FIFFS4 et ce, en commémoration du centenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Maroc et le pays helvétique
Le film raconte l’histoire de Mare qui n’ a jamais pris l’avion auparavant , bien qu’elle habite juste à côté de l’aéroport avec son mari et ses trois enfants adolescents. Elle aime et s’occupe de sa famille , avec le sentiment d’être étrangère chez elle
Il ressort des débats que le film ‘’Mare’’ traite de la vie d’un personnage qui vit dans le désarroi et l’abandon après la guerre en Croatie.Le personnage
est psychologiquement bloqué alors que les voyages se multiplient à travers l’aéroport très proche. C’est aussi un personnage de classe moyenne et ouvrière de Croatie où il est difficile d’accéder à l’enseignement et à une vie digne dans un monde étrange
La réalisatrice du documentaire , de mère croate et père serbe , est diplômée à l’université des arts de Zurich . Ses films ‘’Hotel Belgrad’’ et ‘’ Yugodivas’’ lui ont valu une grande reconnaissance lors de festivals de films et ont remporté plusieurs prix . Son premier long métrage a remporté le ‘’Léopard d’or’’ au festival du film de Locarno . Elle réalise son deuxième long métrage ‘’Cure –the life of another’’ en 2014
Rappelons que le programme du FIFFS, organisé par l’Association Bouregreg, comporte une compétition officielle de films de long métrage de fiction traitant de la thématique de la femme, une compétition officielle documentaire consacrée à la lutte des femmes pour l’égalité, des regards sur le court métrage marocain de jeunes réalisatrices, de talents émergents et sur le long métrage marocain
Kaddour Fattoumi
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